Zone COVID, 27 juillet 2020

Je suis de retour dans la zone après 5 semaines d’absence.
Nous sommes en pleine période des vacances de la construction. L’hôpital semble
désert. A l’entrée du circuit COVID, dans la salle réservée aux équipements de
protection, les deux femmes et l’homme préposés à l’habillage bavardent. L’une d’elles
sirote un café et s’empresse de remonter son masque sur son nez quand elle me voit
arriver. J’ai l’impression de m’immiscer dans leur intimité.
On me tend une jaquette imperméable bien trop chaude compte tenu de la canicule. Le préposé m’aide à l’enfiler et noue les attaches à la taille et autour du cou. Je me
regarde dans le miroir. Je moule le haut du masque de procédure sur mon visage et
avec du ruban adhésif à pansement, je le fixe à mon nez et à l’os de mes joues puis
j’installe mes lunettes et ma visière. Je suis prête!
Je prends l’ascenseur réservé. « 5e étage », annonce la voix féminine pré-enregistrée.
Je sors dans un corridor vide. Je pousse les portes maintenues fermées et j’entre sur
l’unité.
J’aperçois l’Infirmière, elle donne des consignes à d’autres infirmières regroupées
autour d’un chariot à distribution de médicaments. Puis elle se dirige vers le poste.
« T’es encore là? », je m’exclame, surprise et contente à la fois - car l’Infirmière fait
partie de mes repères dans la zone COVID. « Je ne suis pas encore morte », me
répond-elle avec un drôle de petit rire.
Je ne sais trop quoi répondre à ce genre d’humour...

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